Imaginez que vous êtes salarié d’une entreprise (genre start-up) promise à un avenir radieux (c’était mon cas jusqu’à il y a peu…)

Imaginez que cette entreprise, comme tant d’autres avant elle, se retrouve à court de trésorerie, dépose le bilan, n’est pas reprise, est liquidée judiciairement, etc… et vous vous retrouvez soudainement en plein licenciement économique (c’était aussi mon cas il y a peu…)

A ce moment là, vous pouvez positiver! Vous pouvez vous dire que vous vivez actuellement l’une des très rares occasions de la vie où vous allez pouvoir apprécier concrètement à quoi servent les taxes! A quoi ça sert que plus de la moitié de votre salaire jusque là se soit évaporé en impôts et surtout en cotisations sociales! Vous allez bénéficier d’allocations chômage… à hauteur de 50% de vos revenus antérieurs (variable selon les individus). Ce sera peut-être mon cas bientôt…

En fait, jusque là, vous n’avez presque rien à faire: attendez sans rien faire la fin de votre préavis, puis faites vous connaître auprès d’une antenne Assedic près de chez vous, voire par Internet. Très très bon rapport revenu/effort! Pas la peine de vous presser, vous ne pouvez pas vous inscrire avant. Entre temps, vous pouvez toujours partir en vacances (j’ai choisi la Californie, mais je ne voudrais pas orienter votre choix…)

Maintenant, imaginez que l’oisiveté, ce ne soit pas exactement votre tasse de thé…

Imaginez que vous seriez prêt à donner un coup de main aux anciens clients de votre boite qui se sont retrouvés le bec dans l’eau…

Ou bien imaginez que vous avez une idée de concept web 2.5 hyper tendance qui va remiser myspace, facebook, flickr et même eBay aux oubliettes…

Ou bien imaginez que vous ayez juste une idée de business model qui nécessiterait d’être validée (en vrai, pas sur le papier!) avant de se lancer…

Alors là, ça se complique! Accrochez vous! Vous allez regretter de ne pas être parti en vacances plus longtemps!

Dans tous ces cas, vous allez avoir besoin:

  • peut être d'acheter un peu de matos, ou au moins de louer des serveurs
  • de facturer vos premiers clients d'une manière ou d'une autre pour voir si ça marche et jusqu'où! (Note pour ceux qui en douteraient: recevoir des paiements par Paypal, ça ne dispense pas d'une facturation théorique).

Alors là… vous écoutez votre entourage qui vous dit que, puisque vous êtes salarié (jusqu’à la fin de votre préavis), vous pouvez “facturer” votre activité annexe sous forme de “notes d’honoraires” et pour peu que vous ne dépassiez pas 4.000 €, tout ce que vous avez à faire, c’est déclarer le total sous forme de revenus “complémentaires” sur votre déclaration d’impôts.

Séduisant hein, pour faire un test!?

Eh bien non. Ca ne marche pas!

J’ai appelé l’URSSAF aujourd’hui. Il y a bien une limite à 4.336 € de revenus en deçà de laquelle “il est possible d’être exonéré de charges sociales” et ils ne sont pas très loquaces sur les conditions du “possible”. En revanche, ils sont catégoriques sur un point: avant de facturer quoi que ce soit, il faut s’immatriculer!

En d’autres termes, vous n’avez pas le droit de facturer 1 € sans avoir au préalable rempli une “liasse d’immatriculation”. Rien que le terme en dit long… Et quand vous vous immatriculez auprès de l’URSSAF (qui agit ici en qualité de CFE - Centre de Formalité des Entreprises), votre activité est déclarée auprès de tout une série d’autres organismes (caisses de retraite et compagnie) qui vont vous demander des cotisations. Et peu importe si vos revenus ne sont pas connus, ils vont prendre des bases forfaitaires!

Mieux encore, dès lors que vous êtes immatriculé, vous n’avez plus droit aux Assedics dans le mêmes conditions. Eux aussi vont vous déduire des revenus forfaitaires…

Conclusion: si vous savez que vous allez facturer substantiellement, déclarez vous à l’URSSAF, perdez quelques jours en paperasse et ensuite développez votre business. En revanche, si vous voulez juste tester un concept, mais que vous n’êtes pas sûr à l’avance que ça va marcher, laissez tomber! Attendez d’être sûr! Si vous n’êtes pas sûr, ne prenez pas de risque, attendez encore.

Parce qu’en France, tester un concept, c’est payant! Ca se paye en temps passé sur la paperasse, en charges sociales et en réductions d’assédics…

C’est ça le concept de l’entreprenariat individuel à la française! Des que vous prenez un risque, vous êtes perdant! :no:

Bref, une fois que vous êtes immatriculés, vous déclarez effectivement vos revenus de manière (presque) simplifiée sur la déclaration 2042 C. C signifiant complémentaire. Ce n’est donc plus la 2042 S comme simplifiée.

Vous devez aussi tenir une comptabilité. La vraie fausse bonne nouvelle, c’est qu’avec le régime fiscal de la “micro entreprise”, cette compta peut être simplifiée. Elle se résume alors, en gros, à un cahier où vous notez tout ce que vous encaissez.

Note: “micro entreprise” c’est un régime fiscal. Le statut juridique d’une micro entreprise est celui de l’entreprise individuelle.

La micro entreprise consiste en un régime fiscal et comptable un peu simplifié par rapport à une “vraie” société, mais, franchement, il n’y a pas de quoi sauter au plafond:

  • Comme je viens de le raconter, la simplification ne concerne que l'impôt fiscal. Pour les charges sociales, vous devez commencer par toute la paperasse d'immatriculation avant de facturer votre 1er €, exactement comme pour une "vraie" société.
  • Vous pouvez peut être être exonérés de charges sociales jusqu'à 4.336 € facturés, mais il faudra vous battre avec chacun des organismes sociaux (retraite et cie) pour en bénéficier.
  • Votre compta a beau être simplifiée, ça s'arrête à 27.000 € par an (pour une activité se services). Au delà il faut une vraie compta. 27.000 € de CA par an, très grossièrement, ça peut s'évaluer à 1.200 € de revenus nets par mois. Autrement dit, si votre activité fonctionne raisonnablement bien, vous ne pourrez pas bénéficier du régime de micro entreprise. Peut-être même pas la première année.
  • Et parce que votre compta était simplifiée, vous n'avez pas le droit de récupérer la TVA. Donc tout ce que vous achetez comme matériel où comme services, vous le payez 19,6% plus cher que vous concurrents.
  • Toujours pour cause de compta simplifiée, vos charges sont déduites forfaitairement, et si vous avez beaucoup de frais, vous êtes perdants dès le départ.
Conclusion sur la micro-entreprise: compta simplifiée mais pas pour autant dénuée de paperasse. Des avantages en moins sur la TVA et la déduction des charges. L'intérêt est vraiment limité. En fait, je pense que c'est bien si vous envisagez d'exercer durablement une activité annexe à votre activité principale. Dans ce cas, la micro entreprise peut être un bon plan. Mais si vous espérez que votre activité prospère et devienne (rapidement) votre source de revenus principale, non seulement le régime risque de ne pas fonctionner, mais en plus il risque de vous pénaliser (sur vos investissements)!

Conclusion générale: soit vous avez un projet en béton et vous montez une vraie structure “lourde” dès le départ (style EURL au régime TVA réel), soit vous n’êtes pas sûr et vous n’essayez même pas! Dans ce cas, empêtrez vous dans les business plans à rallonge et la théorie. Laissez la pratique et le pragmatisme aux américains. En France on aime pas ça. La lourdeur, sinon rien!

Alternative à méditer: pliez bagages et installez vous sous des cieux plus ouverts à l’expérimentation. Au hasard, les US? Saviez-vous que certains des Etats-Unis d’Amérique (genre Delaware) sont des quasi paradis fiscaux?

Bon, je dis ça parce que je suis en colère, mais si personne ne m’embauche d’ici quelque part dans l’année prochaine, je pense que je vais recréer une boite en France. Juste pour le plaisir de pouvoir en critiquer la lourdeur ensuite! :P

ATTENTION: je ne suis ni juriste, ni fiscaliste, ni expert en création d’entreprise. Je ne fais que relater les informations que j’ai réussi à récolter après des efforts insensés et surdimensionnés par rapport à l’enjeu initial.


Comments from long ago:

Comment from: Kochise

J’ai fait mes “5 jours création d’entreprise” à la CCI, et bientôt les “350 h pour entreprendre” (2.5 mois). Déjà les 5 jours m’ont bien brieffés, et maintenant je compatis avec les chefs d’entreprise de PME (pas Universal, Carrefour, la Lyonnaise, …) :/ C’est HA-LLU-CI-NANT comme une entreprise est rackettée (parce qu’à ce niveau c’est bien du racket) pour faire vivre les “liasseurs” et tous ceux qui profittent des cotisations, à tel point que je me suis alors demandé si nous étions dans un pays libéral de libre entreprise ou un banal bloc communiste de l’est, pardon de l’ouest où la seule récompense à l’initiative personnelle est une taxation et une frustration plus forte encore. Pas étonnant que beaucoup de gens émigrent vers des pays ayant une fiscalité moins contraignante (genre Lux… et Bel…).

Petite anecdote, on m’a raconté que les initiatives pour faciliter les créations d’entreprises, genre 1 €, “liasses” simplifiées toussa, et surtout pour les chomeurs, c’était surtout pour traffiquer les chiffres. En effet, quand vous êtes chomeur, vous touchez le chomage (normal jusque là). Si vous créé votre entreprise, vous n’êtes PLUS chomeur (toujours normal jusque là). Mais si dans votre phase de ’test’ (pour reprendre les termes de François) ou même après vous vous ‘viandez’ (“à court de trésorerie, dépose le bilan, n’est pas reprise, est liquidée judiciairement, toussa…”) et bien vous ne retournez pas au régime du chomage, non non non, trop facile, vous tombez… au RMI, voui voui voui ! 358 euros par mois, et ce n’est plus la caisse de chomage qui paye, mais la région (merci la décentralisation), ce qui explique entre autres les augmentations des prélèvement locaux.

C’est quand même super bien fais quand on y pense, vous ne trouvez pas ?

Kochise

2006-11-29 09-42

Comment from: Thierry

Je trouve ça tout à fait normal qu’à partir du moment où tu crées une entreprise, les Assedic “sautent” ou diminuent. En fait, ce que tu voudrais, c’est créer une boîte en bénéficiant du statut Assedic ? Et tu voudrais aussi créer une boîte sans capital initial. Si tu étais aux US, tu ferais le contraire, tu mettrais le capital initial - où tu le ferais mettre - et l’aiguillon ainsi créé, ainsi que les moyens qui en résultent, augmenteraient tes chances de succès.
Bon, ceci dit, il est TOUT à fait possible de créer une boîte tout en touchant les Assedic, je parle des méthodes légales. C’est juste que tu n’as pas encore assez cherché…

2006-11-29 19-04

Comment from: François Planque

Kochise: un truc à savoir quand même, c’est que si tu te “viande” dans 1 délai de 3 ans (augmenté de la durée d’assédics qui te restaient), tu PEUX revenir au chômage et reprendre là où tu t’étais arrêté.

En réalité, l’assurance chômage en France c’est vraiment hyper protecteur… (et je vais résister à la tentation d’un long paragraphe hors sujet ici ;)

Thierry: Me suis-je si mal exprimé que, même toi, tu ne me comprends pas là?

Mon problème ce n’est pas du tout que les allocations Assédic s’arrêtent quand tu rebosses. Ni même qu’elles diminuent quand tu bosses juste un peu. Au contraire: pour la raison évoquée ci-dessus (reprise en cas de plantage), c’est même mieux que bien! :)

Mon problème c’est qu’en France, le bootstrapping d’entreprise, non seulement, on connaît pas, mais en plus c’est interdit! :( J’essayerai de développer ça demain, mais pour résumer: je ne veux pas faire un business plan pendant 6 mois, puis chercher des fonds pendant 6 mois, puis commencer à prospecter. Je veux commencer à parler aux clients potentiels et utiliser l’acompte de la première commande pour produire. Or en France, encaisser un acompte et créer ta boite dans la foulée, c’est illégal! Il faut le faire… à la française, c’est à dire: à l’envers!

Pire: si je n’ai qu’une seule commande, genre “coup de bol”, je ne veux pas la faire du tout, toute la démarche de création! Dans ce cas, je veux juste déclarer à la fin de l’année “au cours d’une tentative de business, j’ai encaissé ça:” disons 3000 €. Et ne pas “liasser” et “deliasser” juste pour ça. Encore une fois: en France c’est illégal. Et c’est fort regrettable…

Et ça n’a rien à voir avec les Assédics! Les Assédics j’en parlais juste pour situer le contexte :P

PS: “si j’étais aux US”, je créerais probablement une LLC avec un capital de 1$. Tu le sais probablement même mieux que moi. Je ne vois pas pourquoi le territoire américain me provoquerait de subites nécessités de cash-burning que je n’ai pas en Europe! :P

Mais encore une fois, le problème ce n’est ni les assédics, ni même le capital initial. Le problème c’est la lourdeur au démarrage: paperasse et charges sociales à payer alors que t’as pas encore commencé à vendre quoi que ce soit.

2006-11-29 23-14

Comment from: Kochise

“Kochise: un truc à savoir quand même, c’est que si tu te “viande” dans 1 délai de 3 ans (augmenté de la durée d’assédics qui te restaient), tu PEUX revenir au chômage et reprendre là où tu t’étais arrêté.”

Mouais : http://www.entreprendre-morbihan.com/faq/categorie~7~Le-statut-du-createur/

Un autre lien sympa : http://www.apce.com/

Kochise

2006-11-30 11-08

Comment from: Thierry

Tu n’es pas obligé de créer juridiquement pour entreprendre. Tu peux t’autodéclarer déclarer “en création”, charge à toi de régulariser ensuite.
Ensuite, il y a des formules qui permettent de ne pas payer de charges en année 1 si tu crées une entreprise (effectivement, ça va te prendre 1/2 journée de paperasse mais quand même pas trop grave).
Ce n’est pas vraiment plus lourd en France qu’aux US, évidemment aux US tu as la création à 1 USD, mais si tu veux faire correctement les choses au niveau juridique ou comptable - je veux dire aussi bien que ce que tu cherches à faire en France, tu en as au minimum pour 15 000 USD.
La vraie différence aux US, c’est la circutlation de l’argent qui fait que tu trouves le capital nécessaire pour ne pas se poser ces questions (disons 100 000 USD) en 1 mois.

2006-12-01 10-33

Comment from: Christophe

Dans ces conditions c’est même incroyable que des gens aient le courage de monter une structure malgré tous ces obstacles !

Pour tester une idée il y a aussi la solution du portage salarial. C’est pas la panacée, mais au moins ça permet de démarrer une activité sous forme de missions par exemple en gardant un statut de salarié, avec éventuellement un retour possible à la case Assedics en cas de problème.

2006-12-02 05-58

Comment from: Kiad

Il y a des cas où tu peux faire du “bootstrapping”. Je pense aux entreprises qui reposent uniquement au début sur des services acceptant des particuliers (comme les micropaiements genre allopass, ou la pub comme adsense). Ces services te permettent de créer ton truc en tant que particulier, et puis si ça marche, tu créer une entreprise ensuite.

Bon c’est sûr, si tu as des clients qui veulent des factures avec un numéro RCS, ça marche pas, mais bon nombre de service Web par exemple peuvent se contenter de ça au départ. Ça limite un peu le champs d’action, mais c’est une bonne piste.

Peut-être qu’un début de solution à la lourdeur dont tu parles serait les services qui permettent de la court-circuiter :)

2006-12-02 22-30

Comment from: François Planque

Christophe: oui le portage salarial c’est une très bonne solution pour tester une activité de consulting. Mais ça ne marche pas pour la vente de produits ou de logiciels par exemple.

Kiad: Effectivement, tu “peux” (techniquement) faire ça. Mais ça n’en reste pas moins illégal.

2006-12-02 23-20

Comment from: jeremie

Pour les chomeurs indemnisés qui montent ou reprennent une boite, je voulais signaler qu’il existe un dispositif fort sympathique: l’ACCRE.

En gros: en échange d’une radiation de la liste des demandeurs d’emploi (= hop, moins un sur les stats), on te donne l’équivalent d’un an d’allocations d’ASSEDIC sans condition d’utilisation (les fous!).
Heu si, il faut quand meme etre gérant (mais meme minoraitaire): je vais donc non seulement pouvoir m’auto-financer la premiere année (comme au chomage mais sans pointer), mais encore, ces sous que j’injecte dans la boite nous permettent de décrocher des aides plafonnées justement au montant de ces mêmes liquidités.

Note: là aussi, on peut reprendre ses allocations en cas d’échec à hauteur de ce qu’il reste du montant à la date de création de la boite, déduit de l’ACCRE, merci le système social tout de meme.

Bien sur il y a un dossier préalable à déposer (voyez la DDTEFP), et ils sont un peu tatillons (on est tombé sur un bulbe mal collé qui voulait absolument connaitre le “stock multiplié par prix de vente”).

Enfin, honnetement ce n’est pas plus pénible à ce stade que le reste, et ca vaut franchement le coup pour avoir la paix et des sous pour démarrer.

Hé François si tu cherche du boulot on t’embaucherait bien pour faire du PHP, mais avec un an de mon chômage on ne pourra peut être meme pas te payer ton premier mois de salaire haha ;)

2006-12-11 09-55

Comment from: François Planque

Petite précision Jérémie: l’ACCRE c’est pas l’équivalent de 1 an d’indemnités, c’est très précisément la moitié de tes droits à indemnités.

Le maximum de droits (en dessous de 55 ans) étant de 23 mois, si tu as droit à ça, alors effectivement l’ACCRE sera l’équivalent de 11,5 mois, soit à peu près un an.

2006-12-11 15-34

Comment from: jeremie

Indeed (le corollaire étant de ne pas toujours compter ni meme écouter son conseiller ANPE, je m’en suis vite rendu compte) ;)
Enfin ca reste une aide à mentionner je pense.

Si tout se passe bien (il faut bien y croire pour se lancer hein!):

  • première année de boite = “payé” avec mes indemnités restantes de chomage via l’ACCRE
  • Deuxieme année: j’abandonne la gérance et deviens minoritaire de la SARL. Du coup je peux devenir salarié. L’aide ANVAR finance sous conditions 50% de mon salaire la premiere année (il faut bien que les thèses servent à quelque chose!).
  • On évite les charges patronales en choisissant une implantation adéquate (il y a un petit village pas loin de chez nous qui nous plait bien). Je coute donc un demi-salaire à la boite.
  • Etant salarié je peux de nouveau bénéficier de l’assurance chomage. Par contre il faut bien faire valider par les administrations le fait que l’on cotise chaque mois: en effet, ça leur est opposable par la suite s’ils rechignent à verser des indemnités de chomage en cas d’echec de la boite.
  • Potentiellement la région reprend le relais la deuxieme année de boite pour financer la moitié des salaires de docteurs…

Notez que tout est légal :)
jeremie

2006-12-19 10-35

Comment from: Kochise

Abondonner la gérance ? A qui la donner alors ?

Kochise

2007-01-06 12-46

Comment from: kwa

Je te sens subitement et naïvement pro-américain, tout d’un coup. Or, il existe des possibilités en France pour tester un modèle économique d’une entreprise, notamment en faisant appel à des associations qui te “prêtent” leur raison sociale pour la facturation, justement.

Pour ce qui est de la micro-entreprise, elle me paraît adaptée à des cas assez rares, dont le chiffre d’affaires est limité. Si tu vises comme clients les entreprises, la micro-entreprise n’est sans doute pas l’idéal, puisque comme tu le remarques, tu ne récupères pas la TVA de tes investissements et tes clients (entreprises) ne peuvent récupérer la TVA que tu leur factures. En revanche, si tes clients sont les particuliers, et que ton chiffre d’affaires reste limité, ce régime peut être satisfaisant pour un démarrage, puisque ton chiffre d’affaires va inclure la TVA que tu n’as pas à reverser aux impôts dans le régime de micro-entreprise.

Concernant la création d’entreprise, le CFE simplifie énormément les formalités : 15 minutes peuvent suffire pour créer une entreprise en France. Alors certes, si c’est une société de type EURL/SARL, il te faudra rédiger les statuts, mais si tu n’es pas très regardant, que tu as une confiance aveugle dans tes associés (attention, les rapports changent avec le temps ou lles situations…) ou que tu es l’unique associé, un copier-coller des statuts proposés en brochure dans toutes les CCI de France.

La paperasse te rebute vraiment ? Je crois qu’il est plus que vivement déconseillé de faire sa comptabilité soi-même quand ce n’est pas son métier d’origine ! Certes, la micro-entreprise permet une gestion ultra-minimaliste, puisqu’une simple page à deux colonnes (achats et dépenses) suffit. Pour une société, contacte divers centres de gestion et/ou experts comptables : ils te feront des propositions très intéressantes pour une société en création, et il te suffira essentiellement de leur envoyer les factures reçus ou émises chaque mois. Il n’y a rien de sorcier là dedans !

Par ailleurs, en tant que chômeur (à venir), n’oublie pas qu’il existe moult aides pour la création d’entreprise en France ! Parmi celles-ci, le paiement de tes allocations chômage soit chaque mois, soit d’avance (en deux fois il me semble), par exemple, ce qui est loin d’être négligeable, d’autant plus que les réductions fiscales accordées aux créateurs d’entreprise (un nombre à reporter sur la fameuse déclaration 2042 C pour déduire 25 % de ton investissement directement de l’impôt).

J’ai créé une entreprise en 2000 (en liquidation depuis le début de l’année, suite à un très gros impayé d’un client… très douteux) et je n’ai jamais eu à me plaindre de la paperasse liée à la création de l’entreprise ou bien encore à son fonctionnement. Certes, il y en a, mais si c’est un facteur bloquant pour l’entrepreneur, celui-ci a vraiment intérêt à se poser des questions sur sa motivation ou bien encore sa capacité à gérer une entreprise !

Il existe moult associations nationales, régionales ou départementales qui aident les futurs créateurs d’entreprise à penser, tester ou lancer leur projet, ou bien encore… à rebrousser chemin sans trop de casse quand l’idée ne fonctionne pas. Renseigne-toi auprès de la CCI ou de l’ANPE (cadres) proches de chez toi pour connaître la liste des associations avec lesquelles ils travaillent régulièrement. Les CCI organisent par ailleurs diverses conférences ou ateliers gratuits ou payants où tu en apprendras davantage sur la création d’entreprise. Car mine de rien, pour devenir le chef d’une entreprise florissante, l’idée de génie seule ne suffit pas. Il faut un réel travail de dirigeant d’entreprise qui va avec, qui ne se limite pas uniquement à tapoter du PHP sur son clavier ! ;-)

Enfin… garde à l’esprit que créer une entreprise est toujours un risque, quel que soit le pays ou le système fiscal retenu…

2007-01-08 06-12

Comment from: kwa

jeremie, tu as bien raison de préciser qu’il faut faire valider par les organismes d’assurance chômage ta situation. Ayant été gérant minoritaire à titre gratuit, d’une part, et salarié à un poste technique, avec un contrat de travail, et sans lien direct entre la fonction de gérant et mon poste salarié (il y avait un intermédiaire entre les deux), j’ai cotisé durant plusieurs années à l’assurance chômage… jusqu’au jour où mon plus gros client avait subitement déposé le bilan, laissant une ardoise irrattrappable (un an d’impayé).

Alors que je pensais avoir droit au chômage, ma situation y donnant droit, l’ASSEDIC a refusé de la verser. Il semblerait qu’il ait fallu que je demande confirmation aux ASSEDIC avoir droit à l’assurance chômage du temps où tout allait bien (et que je n’en avais nul besoin)…

Le fait que le tribunal de commerce ne m’ait reproché le dépôt de bilan de mon entreprise (j’avais fait toutes les démarches légales pour récupérer ma créance avant le dépôt de bilan de mon ancien client et j’avais réduit à quasiment zéro les frais de fonctionnement de mon entreprise lorsque la créance de mon client était devenue non recouvrable), qui était la conséquence directe de la situation douteuse de mon client, n’y a rien changé.

2007-01-08 06-24

Comment from: François Planque

kwa:

Tout d’abord, le régime de micro entreprise est un régime SANS TVA. Tu n’en récupère pas, mais tu n’en facture pas non plus. Article 293 B du code Général des Impôts.

Par ailleurs, j’ai déjà créé une entreprise en 1997 (revendue en 2001). Je sais très bien comment le CFE “simplifie” et comment 50 organismes différents sont là pour t’aider à “y voir plus clair”. Comme ça maintenant, en plus, tu peux passer du temps à parler à 50 conseils différents. Et dans tous les cas, la paperasse de tous les organismes arrive plus tard et pendant des années (même si tu arrêtes au bout de 3 mois): IS, URSSAF, retraite, taxe pro…

De toute façon, je n’ai jamais dit que créer une entreprise était mission impossible en France. Je dis que c’est plus lourd que nécessaire, surtout pour les petites activités.

Tester un business model devrait être aussi facile que faire des factures le moment venu et faire le total à la fin de l’année! (jusqu’à un certain seuil. Et même si ce seuil n’était que de 4.336 €, ce serait déjà un progrès!)

Et si tu voulais arrêter, ben tu arrêterais simplement d’émettre des factures…

Et NON je ne suis pas d’accord avec toi: il ne suffit pas de 15 minutes supplémentaires pour en arriver là! LOIN DE LA!

2007-01-08 12-56

Comment from: SULTANS

BONSOIR JE VOULAIS JUSTE VOUS DIRE QUE LE REGIME MICRO ENTREPRISE EST UN GRAND
RISQUE POUR CELUI QUI VEUX SE LANCER DANS UNE ACTIVITE, EN EFFET LES RISQUES SONT QUE SI L ON SE PLANTE ON VOUS PREND TOUT POUR PAYER LES DETTES DE L ENTREPRISE (voiture maison meubles…) ET SI CA MARCHE VOUS PAYER PLUS DE COTISATIONS , D’IMPOTS QU UNE SOCIETE SARL PAR EXEMPLE, ET OUII LA SIMPLICITE A UN PRIX MAIS C EST TOUT DE MEME TRES CHER. ET VOUS N AVEZ AUCUN DROIT PAS DE DROIT AU CHOMAGE D AUTANT QUE VOUS PAYER A TERME PRES DE 3000 EUROS JUSTE EN CHARGE PAR TRIMESTRE !!! C EST FOU !!! DONC N FAIT LES MICRO ENTREPRENEURS PAYENT A LA PLACE DE TOUS LES ESCROCS QUI PLANTENT LEURS SARL POUR NE PAS PAYER LEURS DETTES DE CHARGES PATRONALES (URSSAF CAISSE RETRAITE ORGANIC ) BON TOUT CA POUR VOUS DIRE DE NE PAS ETRE LES PIGEONS DU
SYSTEME!
UN CONSEIL CREER VOTRE SARL PAYER VOS CHARGES PAR RAPPORTS AUX REVENUS DE VOTRE ACTIVITE, LES BONS MOIS AUGMENTEZ VOTRE FICHE DE PAYE, LES MAUVAIS BAISSEZ LA ET VOILA IL FAUT S ADAPTER ET COMPTEZ SURTOUT PAS SUR LA CHAMBRE DE COMMERCE POUR VOUS CONSEILLER, ILS CHERCHENT DES PIGEONS POUR BOUCHER LES TROUS QUI SONT DANS LES CAISSES DE L’ETAT SANS PENSER QUE VOUS VOUS JOUER VOTRE DESTIN ET CELLE DE VOTRE FAMILLE.
J’ESPERE QUE J’AI REUSSI A VOUS EXPLIQUER UN PEU MON OPINION SUR LA MICRO
ENTREPRISE QUI EST FONDEE SUR MA MAUVAISE EXPERIENCE QUE J AI RENCONTRE.
BONNE SOIREE ET BON COURAGE A TOUS

2007-01-15 22-56

Comment from: Odeon

Je viens de lire l’article et en fait je m’attendais à l’Astuce du siècle !

Moi aussi j’ai planché sur “comment tester son activité en France” et j’ai pondu ce billet :

http://www.netcodeur.com/creation-entreprises/creation-sarl-moindre-frais/

A vous de me dire si c’est faisable !

2007-02-05 16-01

Comment from: Jean Lançon

Superbe article, toujours un plaisir de vous lire.

De l’étude que j’en ai faite (je ne suis moi non plus ni juriste ni fiscaliste ni expert en création d’entreprise), il n’y a que deux avantages à la micro-entreprise :

  • si vous savez dès le départ que vous ne voulez créer que des revenus d’appoint (ex. femme au foyer qui veut arrondir ses fins de mois),

  • si vous demandez l’application de la circulaire de 2004 permettant de ne payer les acomptes de charges sociales que sur l’estimation de vos bénéfices, auquel cas si vous vous trompez de plus de 30% dans le “mauvais” sens, vous risquez une pénalité… sauf précisément si vous êtes en micro-entreprise.

Sur l’ensemble vous avez mille fois raison, nous ne sommes vraiment pas dans un pays qui encourage le business…

2007-05-01 16-48

Comment from: YAKA

Bonjour à tous,
D’abord un bravo pour l’article.
Ensuite …
Je vous confirme qu’il y a (mais pas partout) il y a des “pouponières” (en general des associations) qui vous permettent de facturer. Un bemol sur ce systeme. Ce n’est pas possible pour des entreprises demandant des machines (caracteres indsutrielles) car ils ne financent pas le materiel alors que toutes les autres structures (bureaux, secretariat, photocopie etc.) sont fournis. D’autres part les conditions pour recupérer son benefice (CA - X% de commissions - charges patron. et salariales - Frais divers) sont tres variables et le paiement peut etre long.

Au sujet des financements, quoi qu’en disent nos elus et autres organismes, la France est lamentable!!
En cela je rejoins F. Planque.
Il y a un peu plus d'1 an j’en ai fait l’amer experience.
LE PLUS BEAU c’est que, pour mon cas, la banque me suivait (confirmé par écrit) mais c’est l’association qui gerent les dossiers ACCRE and Co qui a grille mon dossier lors de sa presentation aupres du Conseil general (Creation de 5 emplois + moi).
Le motif évoqué m’a laissé sur le c. : J’avais un contrat avec un gros client qui representait 65% de mon CA la 1ere année (mais 45% de la marge de la Ste)!!
Si si c’est possible!!
Resultat: Faute de financement (machines de prod etc…) Fin du projet suivi de 2 crises cardiaques (juste un peu stressé).
Au lieu de creer une boite et 5 emplois à tres court terme, je suis en maladie et vue mon age “aucune” chance de retrouver une activite de salarie.
Monter une boite en France est une vrai galere. Il m’a fallu 1,5 an durant laquelle il m’a fallut maintenir la confiance du client principal (contrat de sous traitance) ainsi que les 8 autres qui c’étaient engagé.
2eme conlusion: Dans ces conditions, vous y laissez votre crédibilité.
Fin du projet.

Soyons optimiste…
Je ne desespêre pas de monter un autre projet dans un autre domaine. De toute facon des que mon arret maladie s’arrete ce sera ma seule solution.
Reste à trouver l’idee … la nuit porte conseil et la vie est faite de plein d’opportunite.
Merci a tous

2007-05-05 12-32

Comment from: Valencia

Il faudrait avoir un vrai comparatif des aides/freins au developpement d’entreprises dans les différents pays europeens. quelqu’un aurait un lien??
Merci

2007-06-28 11-32

Comment from: Arnaud Massé

Francois, si j’ai bien tout suivi, ton nouveau concept tourne autour des nouvelles technologies web ? Si c’est bien la cas, (et si c’est pas déjà fait) documente toi sur le statut de JEI (Jeune Entreprise Innovante) et sur les avantages non négligeables que l’OVEO apporte en terme de financement.

L’Europe est en train d’essayer de booster un peu l’inovation technologique et bio-technologique et on commence a voir apparaitre des aides financieres et des allegements fiscaux pas mal du tout…

Pour tout vous dire, je suis moi même en train de créer une “start-up” technologique et j’ai comme tout le monde pensé à partir en Californie… Si j’ai décidé de donner une chance à la France, c’est uniquement grace au statut JEI, aux aides de l’OSEO et a la loi TEPA pour booster les investissement de type “business angels”…

Et Je suis d’accord pour dire que la France tue l’esprit d’entreprenariat et que c’est la croix et la banière pour monter sa boite… mais c’est toujours infiniment plus simple que d’essayer de monter quoi que ce soit aux US quand on est francais…

2008-07-14 15-33

Comment from: apartments in valencia

Le maximum de droits (en dessous de 55 ans) étant de 23 mois, si tu as droit à ça, alors effectivement l’ACCRE sera l’équivalent de 11,5 mois, soit à peu près un an.

2008-10-07 13-29